Depuis mars la crise du Covid-19 a chamboulé notre monde. Alors que la France s’engage dans un plan de relance à long terme, c’est l’occasion de repenser profondément notre façon de travailler, de vivre et de consommer. Dans un contexte de crise, la RSE apporte des solutions concrètes et ouvre la voie à la transformation vers une économie responsable, inclusive et durable.
Près de 5 mois après la sortie du confinement, la rentrée de septembre s’inscrit comme le juge de paix du retour à la normale de l’économie. Si la rentrée scolaire confirme le retour sur les bancs d’école des générations futures, le spectre du Covid-19 plane toujours dans tous les esprits. Ce virus tant redouté, véritable casse-tête dans la sphère publique, apporte son lot de contraintes sanitaires, lourdeurs administratives et autres freins psychologiques.
Derrière le ralentissement de la croissance et les dépôts de bilan qui se préparent, se dessine un nouveau monde : celui de l’après pandémie où les entreprises vont devoir se réinventer, de gré ou de force. Puisque la nature a rattrapé l’économie, réconcilier les enjeux « people, planet, profit » est devenu l’incontournable de ce monde d’après. La pandémie est un accélérateur du changement et c’est maintenant qu’il faut oser se réinventer pour accélérer cette transformation vers plus d’éthique. Plus rien ne sera jamais comme avant, les générations futures comptent sur nous.
Septembre a sonné le glas de la reprise. Le plan de relance annoncé le jeudi 03 dernier avec ses 100 milliards d’euros destinés à soutenir l’économie française sur les 3 prochaines années, viendra asseoir les fondations de « la France de 2030 ». Des investissements d’avenir couplés à des aides solidaires qui doivent nous forcer à repenser, individuellement et collectivement le modèle dans son ensemble, notamment notre façon de produire, de travailler et de consommer.
Dans un contexte de décroissance, la RSE est, plus que jamais, une valeur ajoutée au fonctionnement des entreprises pour s’adapter et durer. En témoignent, les 30 milliards d’euros affectés à l’économie verte et aux actions en faveur de l’économie circulaire et de la biodiversité (11 milliards pour les transports, 7 pour la rénovation des bâtiments, dont 4 milliards pour les bâtiments publics, et 2 milliards pour Ma Prime Renov’, l’aide à la rénovation énergétique des logements). Preuve de l’impact d’une prise de conscience écologique sur les sujets économiques.
"Cette pandémie est un accélérateur du changement, il faut oser se réinventer pour accélérer cette transformation vers plus d’éthique"
En outre, la crise a mis en exergue l’urgence à digitaliser les processus et le monde du travail. Le confinement a vu exploser la livraison à domicile, le télétravail et le commerce en ligne. Les acteurs qui n’étaient pas suffisamment engagées sur la voie digitale n’ont pas résisté à la crise et à ses contraintes sanitaires.
De la même façon, les entreprises qui restent sourdes aux problématiques d’éthique, de responsabilité et de durabilité viendront se heurter aux désirs de changement de notre société. Les consommateurs n’ont jamais été aussi demandeurs de traçabilité, de transparence et de juste prix. Plus vigilants sur l’impact de leurs actions et leurs actes d’achat vis-à-vis de la planète, ils plébiscitent les essentiels, les circuits courts et les modes de fabrication écoresponsables. D’où l’intérêt de produire et vendre différemment. Car si la volonté de participer à un monde meilleur est bien là, l’équation économique reste à démontrer.
Rendre acceptable économiquement le développement durable/ RSE est le principal défi des entreprises et de notre monde en général. Cela passe par un bouleversement de mentalités et d’habitudes de consommation. Acheter moins mais mieux des produits frais et non transformés. Permettre aux entreprises de se lancer dans l’éco-conception en leur assurant des revenus décents et viables sur le long terme. Une démarche responsable repose sur l’engagement de tous, à tous les échelons, du producteur au consommateur, en passant, évidemment, par le distributeur. Sans doute, très prochainement les contraintes règlementaires participeront à l’accélération de la transition écologique en imposant aux entreprises des quotas (carbone, énergies, eau…) et des obligations de responsabilité élargies, notamment l’objectif de neutralité en carbone d’ici 10 ans.
Portées à l’échelle européenne, ces règlementations révèlent la dimension mondiale de ces défis et existentielle pour nos sociétés. La France et ses entreprises ne pourront nier plus longtemps les problématiques du réchauffement climatiques, la raréfaction des ressources naturelles, la dégradation de la biodiversité et de l’impact de leurs industries sur l’environnement.
Les jeunes générations, elles, en tout cas, ne l’ignorent pas. Bien au contraire. À l’heure où la RSE entre dans l’âge de raison, elles se sont emparées de ces sujets à une vitesse déconcertante et, grâce à l’appui du digital, d’internet et du téléphone mobile ; ils utilisent au quotidien des solutions concrètes qu’ils partagent avec leurs communautés (applications anti-gaspillage, consommation d’énergie, produits d’occasion etc.) qui contribuent à accélérer la transformation des marques vers une économie responsable. On ne compte plus les jeunes talents fraîchement diplômés des meilleures écoles de commerce ou d’ingénierie qui affichent leur volonté de changer le monde, inventeurs de « Tech For Good » ou entrepreneurs For Good (ESS).
Prêts à parier sur un avenir plus juste, plus inclusif et plus durable, à investir sur l’inconnu avec, pour mantra, cette célèbre phrase de Danton : « de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ». En effet, de l’audace et surtout de l’ambition, il faudra en avoir pour se réinventer, imaginer l’avenir et penser d’autres modèles économiques. Sortir les entreprises de leur angoisse du court terme et des résultats de fin d’année pour réconcilier le présent et l’avenir grâce à des actions pragmatiques. Fini les plans sur la comète, les grandes théories. Le monde de demain s’écrit aujourd’hui et nous sommes les acteurs du changement que nous souhaitons voir : agissons, ensemble et maintenant !